Certains habitants français boivent tous les jours des résidus de pesticides présents dans leur eau. L’émission « Complément d’enquête » s’est interrogée sur la qualité de l’eau potable sur tout le territoire.
Pour les 140 habitants de Chemilly-sur-Serein, en Bourgogne-Franche-Comté, cela fait 8 ans qu’ils ne peuvent plus utiliser l’eau au robinet pour la boisson comme pour la cuisine. Celle-ci est beaucoup trop saturée en métabolites, des molécules qui proviennent de la dégradation de pesticides. Les habitants ont été soumis au principe dit « de précaution” à cause de la présence de nombreux polluants.
En France, de nombreuses communes auraient sans doute dû être soumises aussi à ce même principe de précaution mais elles ne l’ont jamais été. Pourquoi ?
Selon les chiffres de Complément d’enquête, pour l’année 2021, il y avait 3307 communes dépassant les seuils autorisés de métabolites. Et donc autant de localités qui auraient dû alerter les habitants sur la présence de ces polluants très nocifs.
Dans ce reportage, Léa, une jeune maman, s’inquiète à l’idée de ne plus avoir assez d’eau en bouteille pour le biberon de son bébé. Thierry, lui, a installé un second robinet alimenté par une mini station de traitement de l’eau. Tous les 2 habitent à Chemilly-sur-Serein, dans le département de l’Yonne, et où l’eau du robinet est interdite à la consommation depuis huit ans. Une incroyable situation due à la présence dans l’eau du village de déséthyl-terbuméton, un métabolite issu de la dégradation d’un pesticide. Dans certaines régions, les autorités sanitaires ont été obligées de modifier en toute urgence les normes pour en mettre de moins « restrictives » et donc pour éviter de devoir interdire la consommation d’eau. Augmenter les tolérances sur la qualité de l’eau est-ce bien raisonnable et sans que la population en soit réellement informée..?
Mais c’est dans la région des Hauts-de-France que cette pollution a atteint des proportions inouïes…
Voir le reportage de France Télévision